La nouvelle tactique choisie par des organisations terroristes comme Al Qaïda ou Jemaah Islamiyah rend bien plus compliquée la lutte contre ces groupes et présente une menace grandissante pour la communauté mondiale. Tel est le point de vue exprimé, à son retour de Malaisie, par Henry A. Crampton, coordinateur de l’unité antiterroriste du département d’Etat américain.
Kuala Lumpur, 18 octobre 2005 — Selon lui, “l’analyse de la situation, au vu des derniers événements, montre que les organisations terroristes ont choisi une nouvelle tactique, à savoir le morcellement en petits groupes dont les déplacements sont bien plus difficiles à suivre. La collecte des informations, le choix des ripostes aux menaces et la réaction en temps opportun non seulement exigent des efforts bien plus considérables et davantage de temps, mais obligent également à modifier toute la stratégie antiterroriste.”
“De ce fait, ajoute l’expert, la lutte contre les organisations terroristes proches d’Al Qaïda et de Jemaah Islamiyah pourrait durer des dizaines d’années.”
La menace la plus redoutable est, à son avis, celle d’attentats recourant aux armes de destruction massive. “Si des armes nucléaires et chimiques, ou même des substances biologiquement actives tombaient entre les mains des terroristes, cela pourrait les inciter à frapper une population sans défense, avec des conséquences bien plus graves que tous les cas connus à ce jour.”
Du point de vue de l’expert américain, “la symbiose entre des groupes terroristes numériquement peu importants et un arme à la force de destruction colossale est extrêmement dangereuse“.
Une étroite coordination des actions au niveau des Etats, entre tous les pays intéressés, pourrait constituer le seul moyen de combattre efficacement les cellules terroristes clandestines éparpillées dans diverses régions du monde, souligne l’expert.
Andreï Tchekouchkine
© 2005 RIA-Novosti.