Abdelaziz Bouteflika, président de l’Algérie, a eu des entretiens avec un haut fonctionnaire américain le 9 décembre et a visité l’OTAN le 10 décembre. Les Etats-Unis renforceront leur aide à l’Algérie pour lutter contre les insurrections armées. D’autre part, dans le cadre du dialogue méditerranéen, la coopération en matière de lutte contre le terrorisme devrait être intensifiée avec les pays membres de l’OTAN.
En visite le 9 décembre 2002, à Alger, William Burns, assistant du Secrétaire d’Etat pour l’Afrique du Nord, a déclaré que les Etats-Unis avaient “beaucoup à apprendre de l’Algérie sur les moyens de lutter contre le terrorisme“. Cela marque indéniablement un changement de discours, puisque le gouvernement américain se montrait précédemment plus réservé par rapport aux pratiques algériennes et à leurs implications du point de vue de la défense des droits de l’homme.
Burns a annoncé que les Etats-Unis avaient l’intention de livrer à l’Algérie des armes pour “combattre le terrorisme“. Une proposition dans ce sens sera faite au Congrès des Etats-Unis. Le haut fonctionnaire américain n’a pas précisé de quel type d’armes il s’agissait. Mais on sait que l’Algérie souhaiterait obtenir des équipements de vision de nuit à l’infrarouge et des hélicoptères d’attaque pour combattre les insurgés islamistes.
Le renforcement de la coopération en matière de sécurité est appelé à dépasser les relations bilatérales entre Alger et Washington. Le lendemain (10 décembre 2002), Abdelaziz Bouteflika, président de l’Algérie, a visité pour la seconde fois le siège de l’OTAN à Bruxelles.
Lord Robertson, secrétaire général de l’OTAN, l’a informé des résultats du sommet de Prague (21-22 novembre 2002), à l’occasion duquel les chefs d’état et de gouvernement réunis ont décidé de renforcer le dialogue méditerranéen dans plusieurs domaines, dont la lutte contre le terrorisme. L’Algérie est l’un des sept pays participant au dialogue méditerranéen de l’OTAN. Les autres participants sont l’Egypte, Israël, la Jordanie, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie.
Ces développements illustrent une fois de plus comment la “guerre contre le terrorisme” a des conséquences stratégiques qui déplacent des priorités et dépassent le cadre strict de la lutte contre Al Qaïda.