Dans un communiqué, l’ETA assure souhaiter la paix au Pays basque à condition que cessent “les attaques du gouvernement espagnol” (sic). Elle demande que les partis politiques la soutenant puissent participer aux élections locales ainsi qu’un meilleur traitement de ses prisonniers et une moindre pression sur ses sympathisants. Malgré l’attentat du 30 décembre 2006 à l’aéroport de Madrid, l’organisation affirme s’en tenir au cessez-le-feu du 26 mars 2006. L’ETA ne renonce pas pour autant au principe de la lutte armée et à ses objectifs d’autodétermination pour le Pays basque.
Sur la question des prisonniers, notons qu’une cellule dont les membres ont été arrêtés à la fin du mois de mars (avec 170 kilos d’explosifs) aurait reçu instruction de commettre un attentat si l’un des prisonniers de l’ETA décédait à la suite d’une grève de la faim.
L’ETA se trouve de plus en plus confrontée à une situation difficile, et son dernier communiqué reflète la tentative de conjoindre des objectifs en partie contradictoires. Si 32% des Basques restent favorables à l’indépendance, 85% de la population de cette région estime qu’il est possible d’exprimer aujourd’hui des positions politiques sans recourir à la violence. L’ETA se trouve en outre confrontée au contexte postérieur aux événements du 11 septembre 2001, peu propice à la compréhension envers des actions terroristes. Les services de police espagnols et français enregistrent en outre des succès contre le groupe.
L’ETA semble aussi faire l’expérience de dissensions internes, notait Soeren Kern dans une analyse publiée par Power and Interest News Report (25 janvier 2007). L’aile politique est favorable à une solution négociée. L’aile militaire s’est en revanche opposée aux pourparlers avec le gouvernement de Madrid. Cependant, l’ETA est plus faible aujourd’hui, même si elle dispose toujours de réseaux logistiques en Espagne et en France et d’un vivier de sympathisants.
Ces divergences n’empêcheront vraisemblablement pas des membres de l’aile militaire du groupe de commettre de nouveaux attentats. D’autant plus que tout groupe terroriste se trouve placé par un cessez-le-feu face à un dilemme: sans actions concrètes, son réseau de soutien tend après quelque temps à se raréfier et ses capacités d’action elles-mêmes baissent.