Le 20 janvier 2006, l’organisation «Save the Newchurch Guinea Pigs» publiait sur le site Bite Back un communiqué de presse triomphant, annonçant la fermeture définitive de la ferme de Darley Oaks, à Newchurch, dans le Staffordshire anglais. Ce communiqué mettait fin à une activité longue de six ans contre cette ferme spécialisée dans l’élevage de cobaye destinés à des laboratoires d’expérimentation. — L’activisme de l’Animal Liberation Front (Front de libération animale) est souvent négligé par les médias continentaux. Pourtant, au vue de son développement rapide et de sa capacité de nuisance, il pourrait constituer un nouveau défi politique important. C’est donc l’occasion pour Terrorisme.net de se pencher sur ce phénomène, ses origines, son histoire, sa structure organisationnelle, mais également de s’interroger sur l’avenir du mouvement: devra-t-on un jour craindre l’Animal Liberation Front au même titre que certaines organisations terroristes aujourd’hui?
En 1999, la ferme de Darley Oaks dans le Staffordshire anglais a été attaquée par des activistes du mouvement de libération animale, qui prétendaient que les «cobayes étaient élevés dans des conditions atroces» (voir l’article d’Adam Warner). Ils rejetaient également l’utilisation de ces animaux à des fins d’expérimentation en laboratoire. La stratégie des activistes se poursuivait sur deux fronts. D’une part, par des «manifestations régulières» devant la ferme et, d’autre part, par une «campagne d’intimidation»: menaces contre la famille qui exploitait la ferme, contre les employés et les fournisseurs, destruction de vitres à coups de brique, incendies criminels, menaces de mort contre les enfants de la famille, campagne de diffamation, graffitis, dépôt de faux explosifs. Cette campagne devait atteindre son apothéose avec la profanation de la tombe et le vol du corps de Gladys Hammond, belle-mère de l’un des propriétaires de la ferme (pour une chronologie des événements, voir BBC News, 23 août 2005). Dans leur communiqué de fermeture, David Hall et ses partenaires déclarentà ce sujet : «nous espérons, que suite à cette annonce, le corps de Gladys Hammond sera retourné dans son lieu de repos».
Le cas de Darley Oaks n’est pas isolé: ces derniers mois, les militants de l’ALF se sont par exemple attaqués aux universités d’Oxford et de Cambridge, afin d’empêcher la construction de laboratoires dans lesquels seraient pratiquées des expériences sur des animaux. En janvier 2004, l’université de Cambridge annonçait qu’elle renonçait à ses recherches neurologiques sur de grands singes.
De l’autre côté de l’Atlantique, aux États-Unis, le Federal Bureau of Investigation (FBI) estimait, lors d’un témoignage devant le Congrès américain en février 2002 que, depuis 1996, l’ALF et l’ELF (Earth Liberation Front, un mouvement activiste écologiste) avaient commis plus de 600 actes criminels, causant des dégâts de l’ordre de 43 millions de dollars à l’industrie animalière. Quelques mois plus tôt, Louis J. Freeh, directeur du FBI, estimait que «ces dernières années, le Front de libération des animaux (ALF) – un mouvement extrémiste de défense des droits des animaux – est devenu l’un des éléments extrémistes les plus actifs aux États-Unis» (témoignage au Congrès de Louis J.Freeh).
1. Animal Liberation Front: histoire et actions
1.1 Genèse du mouvement
Du point de vue idéologique, l’année 1973 constitue probablement un moment phare pour le mouvement de libération animale. En effet, cette année-là apparaissait pour la première fois l’expression «Animal Liberation» (libération animale), titre d’une recension dans la New York Review of Books (Peter Singer, «La libération animale a 30 ans»).
Le père de cette expression, le philosophe australien Peter Singer, devait la reprendre deux ans plus tard comme titre de l’ouvrage qui deviendrait la «bible du mouvement de libération animale»: Animal Liberation: A New Ethics for Our Treatment of Animals (traduction française: La Libération Animale).
D’un point de vue opérationnel, trois ans avant la publication d’Animal Liberation, deux militants anglais, Ronnie Lee et Cliff Goodman, avaient créé The Band of Mercy («La Bande de la miséricorde» ou BoM), un groupe de saboteurs de la chasse, qui tirait son nom d’un groupe du 19ème siècle qui sabotait des fusils de chasse pour protéger les animaux. La mouvance des saboteurs de la chasse avait vu le jour dix ans auparavant avec la création de la «Hunt Saboteurs Association» (HSA) («Association des saboteurs de la chasse»). Ce mouvement était constituée de volontaires qui se plaçaient entre les chasseurs et leurs proies.
Contrairement au HSA, le BoM allait adopter une attitude beaucoup plus radicale en sabotant les véhicules transportant les chiens et les équipements de chasse. Motivé par ses succès, le BoM commença à étendre ses activités aux laboratoires de tests sur les animaux: en 1973 un laboratoire en construction situé à Milton Keynes subit un incendie criminel qui devait causer des dégâts pour plus de 50.000 #. En 1974, le BoM incendia deux bateaux destinés à la chasse aux phoques.
En 1975, Ronnie Lee fut arrêté et condamné à trois ans de prison pour des dommages causés à des équipements de recherche sur des animaux. Relâché en 1976, il donna au BoM son nom définitif: Animal Liberation Front (pour un petit historique de l’ALF, voir également l’article de Noel Molland, «Thirty Years of Direct Action»)
1.2 Résistance sans leader
Contrairement à de nombreux groupes politiques violents, ALF est organisé en cellules indépendantes sans structure de commandement hiérarchisée, ce qu’on appelle une résistance sans leader (leaderless resistance). On doit ce terme à Louis Beam, un suprématiste blanc, qui a popularisé ce terme dans deux essais publiés en 1983 et 1992. Beam attribue le concept à un colonel de l’armée américaine, Ulius Louis Amoss, obsédé par une éventuelle prise de pouvoir par les communistes aux Etats-Unis. Dans son essai, Beam met en évidence les dangers inhérents à une organisation de structure pyramidale (avec un haut commandement, et une chaîne de commande de haut en bas, comme on les trouve dans les armées, dans l’Eglise, ou tout type d’organisation hiérarchique): «Dans une organisation de type pyramidale, un infiltrateur peut détruire tout ce qui est en-dessous de son niveau d’infiltration et même souvent ce qui est au-dessus. Si le traître est infiltré au sommet, alors l’organisation entière est en danger».
Pour parer aux déficiences de la structure hiérarchique pyramidale, Beam propose alors – suivant les réflexions d’Amoss – une structure de résistance sans leader: «un système d’organisation basé sur une organisation en cellules, mais qui ne dispose pas d’un commandement ou d’une direction centrale (…). Tous les individus et les groupes agissent indépendamment les uns des autres, et n’ont pas à sa référer à un quartier général central ou un supérieur pour des instructions, ce qui est le cas pour les organizations pyramidales typiques.(…) Il va presque sans dire que la résistance sans leader produit de très petites cellules, voire des cellules d’un seul individu».
Dans la perspective du schéma analytique de la “résistance sans leader”, il est intéressant de reproduire les propos de Robin Webb, porte-parole officiel de l’ALF qui déclare:
«On peut raisonnablement argumenter qu’on devient un membre de l’ALF en exécutant une action de l’ALF (…). Toute personne, pour autant qu’elle adopte un mode de vie végétalien – ou du moins végétarien – peut entreprendre une action qui tombe sous le coup de ces règles [ndlr: voir ci-dessous] et peut déclarer qu’il s’agit d’une action du Front de Libération Animale. Il n’y a pas de hiérarchie, pas de leader. Il n’y a qu’un besoin urgent de suivre votre cœur dans la recherche de la justice. C’est pour cela que l’ALF ne peut être écrasé, qu’il ne peut être infiltré de manière efficace, ni arrêté. Tous, chacun de vous: vous êtes l’AFL. Et si quelqu’un désire agir comme un membre de l’Animal Rights Militia ou du Justice Departement? Tout simplement, la troisième règle de l’ALF n’est plus valable.» (No Compromise, N° 22, automne 2003) [ndlr: souligné par l’auteur; pour la distinction entre ALF/Animal Rights Militia/Justice Department, voir ci-dessous]
Dans un autre entretien, Robin Webb donne quelques précisions supplémentaires sur la structure organisationnelle de l’ALF: «Quiconque, faisant une action pour sauver des animaux ou pour endommager la propriété de ceux qui les maltraitent – du bris de vitre à l’incendie, en veillant à ce que nul, animal ou humain, ne soit blessé -, peut revendiquer son acte sur Internet au nom d’ALF, qui en retour lui apportera son soutien en cas d’arrestation (…). L’Armée républicaine irlandaise (IRA) fonctionne aussi en cellules autonomes. Mais elle dispose d’un commandement centralisé, identifiable. ALF n’a rien de la sorte: m’arrêter pour me faire taire est inutile» (Monde Diplomatique, 2004) (ndlr: souligné par l’auteur).
Même si les législations en matière de protection contre les actes de groupes libérationnistes ont été renforcées ces dernières années (notamment par The Animal Enterprise Protection Act américain de 1992 et plus récemment en Grande-Bretagne, notamment avec le Serious Organized Crime and Police Bill de 2004), le nombre de militants emprisonnés par rapport au nombre d’actes est resté relativement faible. Ainsi, en 2004, Le Monde Diplomatique estimait que malgré des milliers d’actions (par exemple, l’Animal Rights National Index ou ARNI – un organe de Scotland Yard chargé de surveiller les activités des militants des droits des animaux – dénombrait pour la seule période de 1990 à 1992 seulement, 2980 incidents), seuls 200 militants avaient été emprisonnés. La structure décentralisée, compartimentée et non-hiérarchisée d’ALF semble donc satisfaire les objectifs du mouvement: maximiser les actions tout en minimisant l’infiltration par les services de police.
Contrairement à d’autres organisations politiquement violentes, il est intéressant de voir comment se passe le «recrutement». Dans trois lettres anonymes publiées dans No Compromise, une militante s’explique:
«Après avoir lu des articles sur des cambriolages et des incendies criminels de magasins de fourrures, j’ai moi-même également voulu désespérément faire partie de ce groupe. Mais comment? (…) A un certain moment, j’ai écrit à un groupe de droits des animaux en les informant que j’étais disposée à les aider à attaquer un laboratoire. Il va sans dire que cette lettre resta sans réponse. Finalement, j’ai pris conscience de ce que j’étais en train de faire. J’étais en train d’attendre quelqu’un qui tomberait du ciel avec un plan en me demandant de participer à une attaque contre un laboratoire (…). Est-ce qu’une personne qui aurait consacré des centaines d’heures à planifier une action secrète et illégale qui pourrait la conduire en prison pendant des années prendrait le risque de demander de l’aide à une totale inconnue sous prétexte que celle-ci est végétarienne et fait partie d’une branche locale en faveur du droit des animaux?! (….). On peut alors se poser la question comment j’ai “rejoint” – une meilleure question étant comment vous allez rejoindre – le Front de Libération Animale? C’est facile. Présentez-vous avec votre propre plan!» (No Compromise, N° 7, automne 1997)
Dans l’interview mentionnée précédemment, Robin Webb parle de règles. Celles-ci sont héritées de la philosophie libérationniste et sont au nombre de quatre:
1. LIBÉRER les animaux des endroits où ils sont maltraités, c’est-à-dire des laboratoires, des fermes industrielles, des élevages de fourrure, etc., et les placer dans des domiciles accueillants où ils peuvent vivre leur vie naturelle, à l’abri de la souffrance.
2. INFLIGER des dommages économiques à ceux qui profitent de la misère et de l’exploitation des animaux.
3. RÉVÉLER les horreurs et les atrocités commises contre les animaux enfermés à l’abri des regards, en accomplissant des actions directes non-violentes et des libérations.
4. PRENDRE toutes les précautions nécessaires pour ne pas blesser d’animal, qu’il soit humain ou non-humain.
La remarque de Robin Webb concernant l’Animal Rights Militia et le Justice Department – il s’agit de factions violentes qui n’hésitent pas à avoir recours contre des êtres humains, comme par exemple des chercheurs qui pratiquent des expériences sur les animaux – est intéressante dans la mesure où elle pose la question de la portée de l’idéologie d’ALF: est-ce qu’un groupe qui viole une des règles fondamentales de la philosophie libérationniste – celle de prendre toutes les précautions pour ne pas blesser d’être humain ou animal – peut toujours prétendre agir au nom de cette même philosophie? Même si la règle permet de distinguer entre le niveau de violence de certains groupes (la violence contre les humains indique une action de l’Animal Rights Militia ou du Justice Departement), Webb ne semble pas considérer la troisième règle comme sacro-sainte: les actions de l’Animal Rights Militia ou du Justice Department peuvent être invoquées au nom de l’ALF, ce qui est confirmé par certains spécialistes.
1.3 ALF: une internationale
Alors que souvent, des organisations comme les organisations politiques violentes sont liées entre elles par l’argent, une chaîne de commandement ou une structure de recrutement, l’ALF n’est lié que par une philosophie commune, ou plutôt ne constitue qu’une philosophie commune, la seule autre source d’identification étant les techniques utilisées, rassemblées dans des manuels accessibles sur Internet. Ainsi dans leur Report to Congress on the Extent and Effects of Domestic and International Terrorism on Animal Enterprises («Rapport au Congrès [américain] sur la portée et les effets du terrorisme domestique et international sur les entreprises utilisant des animaux») qui date de 1993, les auteurs notent que, «comme démontré dans sa structure organisationnelle “cellulaire”, l’ALF et ses groupes associés semblent rester localisés, seulement liés à leurs homologues étrangers par une philosophie commune et des exemples “opérationnels” (les techniques opérationnelles utilisées par l’ALF au Royaume-Uni sont souvent partagées avec leurs homologues de l’étranger par des manuels clandestins, tel un guide pour construire des bombes incendiaires et des périodiques disponibles librement, comme la publication de l’AFL britannique Arkangel for Animal Liberation (p. 25))».
En termes de propagation de cette philosophie, on peut véritablement parler d’une internationale. En effet, depuis 2003, des actions ont été revendiquées au nom d’ALF sur 4 continents (Amérique du Nord, du Sud, Europe et Océanie) et dans plus de 20 pays: Italie, Espagne, Norvège, Grande-Bretagne, Suède, Irlande, Etats-Unis, Hollande, Finlande, Allemagne, Nouvelle-Zélande, Suisse, Argentine, Russie, Canada, Autriche, Turquie, Israël, Belgique, Danemark, Brésil, France, Australie, Portugal, Pologne, Croatie.
1.4 Types d’actions
On distingue plusieurs types d’actions perpétrées par les activistes d’ALF et des groupes affiliés qui se sont développées au fil du temps. Comme le note le «Rapport au Congrès sur la portée et les effets du terrorisme domestique et international sur les entreprises utilisant des animaux» qui prend en considération 313 incidents s’échelonnant entre 1977 et 1993 et ayant eu lieu sur sol américain, il s’agit dans la plupart des cas (51%) d’actes de vandalisme «mineur», comme par exemple l’usage de graffitis, la destruction de vitres, l’endommagement de serrures avec de la colle. Ce vandalisme mineur peut être dirigé soit contre des entreprises, soit contre les individus travaillant pour ces entreprises. Les cibles se répartissent comme suit(nous n’avons considéré ici que les pourcentages de >3%, qui additionnés représentent un total de 81%) :
La libération d’animaux constitue une tactique fréquemment utilisée: en effet, selon le Rapport au Congrès américain, 25% des 313 actions recensées seraient des libérations/vols d’animaux (ces libérations sont souvent accompagnées de photos). Au niveau des actes de vandalisme majeur, on distingue la destruction de la propriété par le feu (incendie criminel, 7% des cas) ou d’autres moyens qui entraînent une interruption des activités économiques (attentats à la bombe, 4%, et alertes à la bombe, 3%). Le harcèlement ou la menace contre des individus constitue également une tactique utilisée (9% des cas).
Alors qu’à ses débuts, ALF utilisait principalement des actes de sabotage (sabotage de la chasse/ incendies criminels) et le sauvetage d’animaux prisonniers, les activités illégales de l’ALF se sont rapidement diversifiées. Ainsi lors des campagnes de ces derniers contre la ferme de Darley Oaks ou les universités de Cambridge et d’Oxford, les militants ont eu recours à de nouvelles stratégies.
Le Département de l’Intérieur britannique (Home Office) en donne une liste assez complète: publication des noms, adresses des entreprises incriminées sur des sites d’ALF, lettres et appels de menace sur le lieu de travail et à la maison aux employés de ces compagnies, lettres anonymes aux voisins des directeurs des entreprises concernées avec allégations quant à des activités pédophiles, commande de matériel et de biens au nom des victimes sans leur consentement, envoi de faux explosifs, etc.
Un bon exemple du traitement infligé par l’ALF à ses cibles est celui de Stephan Boruchin, un teneur de marché (personne qui garde en stock des actions d’une entreprise pour des acheteurs potentiels) pour Huntingdon Life Science, une entreprise qui pratique l’expérimentation de différentes substances sur les animaux. Huntingdon Life Science (HLS) est depuis quelques années dans le viseur des adhérents de SHAC, Stop Huntingdon Animal Cruelty, un mouvement affilié aux groupes de libération animale.
SHAC a enregistré d’importants succès dans sa lutte contre HLS: par exemple plusieurs grands groupes financiers (Merrill Lynch, Charles Schwab, la Banque de New York, Goldman Sachs), ont tourné le dos à l’entreprise suite aux harcèlements pratiqués par SHAC. Collaborant avec HLS, Boruchin a été victime de harcèlement: bombe fumigène lancé dans son bureau, mandat auprès d’une entreprise de pompes funèbres pour relever le corps de sa mère qui n’était pas morte, envoi de poudre blanche, campagne de diffamation selon laquelle il serait impliqué dans des réseaux pédophiles…
Outre le vol du cadavre de Gladys Hammond dans le cadre des activités contre la ferme de Darley Oaks (voir au début de cet article), l’ALF s’est également signalé par des actes violents contre des personnes: ainsi le journaliste Graham Hall, également un défenseur des animaux mais qui a condamné certaines actions a été séquestré, puis marqué au fer rouge du sigle d’ALF: «Ils sont venus dans la chambre où ils m’avaient emmené. Ils m’ont dit: “On veut voir tes tatouages.” Ils ont relevé mes manches. Puis, la première chose que j’ai sue… d’abord, je n’ai rien senti. Ils ont commencé à me faire cette chose, j’ai senti une odeur. J’ai compris qu’ils m’avaient marqué au fer rouge» (Radio Canada / Zone libre, 17 août 2001).
1.5 Profil des activistes
Même s’il est difficile de déterminer le profil des extrémistes engagés dans des actions illégales ou violentes, un chercheur de l’Oregon State University, Wesley Jamieson (1), révèle les résultats de deux enquêtes menées au début des années 1990sur le profil des activistes engagés dans la cause animale: d’une part, une étude (appelée «USU») menée par l’Utah State University sur le profil des lecteurs d’Animals’Agenda, considéré comme le «mécanisme de communication primaire de toutes les facettes du mouvement» (Jamieson 1998, p.64). 25.000 personnes y étaient abonnées au début des années 1990.
La seconde enquête (appelée «OSU») a été menée auprès de 426 personnes lors d’une marche d’activistes en faveur des droits des animaux à Washington D.C, le 10 juin 1990. Les chiffres proposés par Jamieson sont à relativiser puisqu’ils donnent le profil d’activistes qui ne sont pas forcément engagés dans des actions violentes ou illégales (i.e des extrémistes).
Selon les deux enquêtes, plus de 9 % des activistes sont de race blanche (OSU: 92.9% / USU: 96.9%). Les femmes (OSU 68.4% / USU: 78.3%) et la population urbaine sont largement représentées (OSU: 85% des personnes viennent de milieux urbains – plus de 10’000 habitants – selon l’USU: 73.4 %), ainsi que les personnes ayant étudié: ainsi selon l’enquête OSU, 66 % des personnes interrogées avaient étudié dans un lycée ou à l’université, alors que sur ces 66%, 19% bénéficiaient d’un titre universitaire avancé (master, doctorat). Ceci est remarquable dans la mesure où, aux Etats-Unis, seulement 20% de la population a étudié dans un lycée ou une université.
Il est intéressant de constater que, dans leur attitude face à l’utilisation d’animaux de laboratoire, 26% des activistes interrogés approuvaient l’utilisation d’animaux dans des laboratoires, alors que 84% des personnes désapprouvaient les recherches qui faisaient souffrir les animaux.
Alors que des figures dominantes du mouvement (Peter Singer et Ingrid Newkirk, fondatrice de People for an Ethical Treatment of Animals (PETA) de libération animale argumentent contre la possession d’animaux domestiques, 87% des personnes interrogées (OSU) sont favorables à leur possession. Selon Jamieson, «il n’est pas inhabituel d’avoir des inconséquences idéologiques au sein de mêmes groupes d’intérêts. Il n’est pas inhabituel que les leaders de groupes motivés idéologiquement soient des puristes d’un point de vue conceptuel et idéologiquement plus avancés que les simples défenseurs ou les activistes occasionnels» (Jamieson 1998, p. 68-69). Du point de vue de leurs opinions politiques, le résultat est également nuancé: alors que 37% estiment avoir une orientation politique indépendante, 35% ont une orientation démocrate et 14% une orientation républicaine (l’étude de l’Oregon State University a tenté de déterminer les orientations politiques des «indépendants» en essayant de les réduire au binôme démocrate-républicain: 33% avaient des tendances démocrates, 8 % des tendances républicaines, alors que 59% affirmaient ne voter pour aucun des deux partis). Sur une échelle tentant de déterminer leurs orientations libérales (ou 9 sur cette échelle) ou conservatrices (1 sur l’échelle), les activistes arrivaient à un score de 6.7, soit «modérément libéral» à «libéral».
On constate également une hétérogénéité politique du mouvement au niveau de ses têtes de pont idéologiques. Parlant d’un livre de Matthew Scully – auteur de l’ouvrage Dominion: The Power of Man, the Suffering of Animals, and the Call to Mercy (St Martin’s Press, 2002), chrétien conservateur et ancien rédacteur des discours du président Bush – le philosophe Peter Singer, fait remarquer «alors que le mouvement animalier a été, ces trente dernières années, généralement associé à la gauche, il est maintenant curieux de voir Scully de défendre les mêmes objectifs [que les défenseurs des animaux] du point de vue de la droite chrétienne (…) Au bout du compte, le résultat, même s’il manque de rigueur philosophique, a reçu une importante et favorable publicité dans la presse conservatrice, qui méprise habituellement les défenseurs des animaux».
2. Développement futur de l’ALF
2.1 Animal Liberation Front: terroriste?
La question de la nature de la menace que constitue ALF est intimement liée à la question de la définition du terrorisme. Par exemple, le FBI considère le terrorisme domestique comme «l’usage ou la menace de l’usage illégal de la violence par un groupe ou un individu (…) et dirigé contre des personnes ou des biens avec l’intention d’intimider ou de contraindre un gouvernement ou une population pour des raisons politiques ou sociales». Cette définition est-elle satisfaisante?
En effet, peut-on qualifier ALF de «terroriste», au même titre que certains mouvements fondamentalistes anti-abortionnistes qui ont assassiné plusieurs médecins pratiquant l’avortement par le passé ou de groupes internationaux choisissant leurs cibles pour leur valeur symbolique, mais non-discriminatoires en termes de fatalités? Même si l’ALF vise effectivement un impact psychologique sur ses victimes (utilisant différentes formes de harcèlement), cet usage de la terreur n’est jamais indiscriminé: les noms et adresses publiés et donnés «en pâture» aux activistes sont toujours le résultat de recherches et non le résultat du hasard. Qui est plus est, malgré ses 30 ans d’activité, ALF n’a jamais tué aucun être (humain). Nous pouvons donc douter de la classification proposée par le FBI: même s’il s’agit d’actes violents, ils ne sont pas nécessairement terroristes.
Malgré les tentatives faites depuis le 11 septembre pour rapprocher «éco-terrorisme» (terme générique désignant le type de violence pratiquée par ALF et ELF) et Al-Qaida à des fins politiques – on pense ici aux déclarations du Sénateur James V.Hansen qui estimait que «les rationalisations invoquées par les éco-terroristes ne sont pas différentes de celles invoquées par Al-Qaida» – les relations entre le mouvement de libération animale et des groupes terroristes attentant à la vie des gens peuvent se résumer à une lettre écrie par Ingrid Newkirk, fondatrice de People for An Ethical Treatment of Animals (PETA) à Yasser Arafat. L’anecdote est rapportée dans le Guardian: voici quelques années, des terroristes palestiniens avaient attaché une bombe – qu’ils firent sauter – à un âne qu’ils avaient lâché à quelques kilomètres de l’implantation de Gush Etzion en Cisjordanie. Aucun être humain ne fut blessé, mais l’âne perdit la vie. Ingrid Newkirk écrivit alors à Yasser Arafat le priant de bien vouloir ne pas impliquer les animaux dans le conflit.
2.2 L’avenir de l’ALF
Même si les pays les plus touchés par les mouvements de libération animale ont considérablement renforcé leur législation anti-libérationniste – comme par exemple l’Angleterre ou les Etats-Unis – on peut légitimement se poser la question du futur de ce mouvement: d’une part, ce mouvement a-t-il un futur? Si oui, sera-t-il plus violent (c’est-à-dire entraînera-t-il la mort d’êtres humain)?
Dans son article Leaderless resistance today, Simson L. Garfinkel affirme que «la résistance sans leader n’est pas une stratégie qui peut être utilisée par une organisation terroriste ayant du succès. La résistance sans leader n’a pas de ressources pour commander, contrôler, planifier et mettre sur pied un soutien populaire large, ou pour mettre fin à la violence une fois les objectifs atteints. Au contraire, la résistance sans leader est une stratégie désespérée utilisée par des mouvements ne disposant pas d’un large soutien populaire et qui craint l’infiltration».
On peut à juste titre douter de ses réflexions: d’une part, le renforcement des législations anti-libérationnistes (que ce soit contre l’ALF ou l’ELF, le Earth Liberation Front, un groupe qui pratique le sabotage économique contre l’exploitation et la destruction de l’environnement et dont le mouvement est également structuré selon le principe de la résistance sans leader) aux Etats-Unis et en Angleterre constitue la preuve de l’efficacité des actions de l’ALF, et donc de leur succès.
Comme le remarque Garfinkel, même dans le cadre du renforcement des législations, les lourdes peines infligées à des activistes de l’ALF pourraient avoir un effet contraire à la dissuasion visée. Par exemple, un membre de l’ELF a été récemment condamné à 22 ans de prison pour avoir incendié trois véhicules. Le cas est présenté d’une manière à nous faire douter du bien-fondé du jugement, et tend à soutenir l’activiste, victime d’une injustice: «A Eugene, Oregon, le journal local a publié un article sur un homme qui avait été condamné à dix ans de prison pour avoir écrasé une femme alors qu’il conduisait en état d’ébriété. Six jours plus tard, le même journal publiait un article sur Jeffrey Leurs, qui avait été condamné à 22 ans et huit mois de prison pour avoir incendié trois VLT (véhicules loisir travail). Même si le juge a admis que Leurs avait pris des précautions pour ne blesser personne, Jeffrey qui a maintenant 22 ans, aura passé autant de temps en prison que sur terre».
Une autre preuve du succès de ce mouvement de résistance sans leader est également le faible nombre d’activistes incarcéré, par rapport au nombre d’incidents. Considérer ALF comme un mouvement utilisant une «stratégie désespérée» semble méconnaître tous les succès enregistrés par le mouvement, que ce soit contre Huntingdon Life Science (de grandes institutions financières comme Merryll Lynch ou Goldman Sachs refusent dorénavant d’avoir des relations commerciales avec HLS), ou par exemple contre différentes instituts universitaires comme l’université de Cambridge qui a abandonné son programme de recherche sur les grands singes. La fermeture de la ferme de Darley Oaks constitue également un excellent exemple.
Vu son bilan vierge en termes de morts, quel crédit donner alors à certaines déclarations de dirigeants du mouvement, comme par exemple Ronnie Lee, fondateur de l’ALF, qui déclare: «la libération animale est une lutte acharnée qui demande un engagement total. Il y aura des blessés et probablement des morts dans les deux camps. C’est triste, mais certain» ou Rod Coronado, un ancien porte-parole de l’ALF, qui affirmait: «je pense que les producteurs de nourriture devraient apprécier le fait que nous ne visions que leurs biens. Parce que franchement, je pense qu’il est temps de commencer à les cibler eux».
Simple provocation pour accentuer la pression psychologique sur des victimes potentielles ou menace à prendre au sérieux? Quatre facteurs tendent à soutenir la seconde hypothèse:
1) On a assisté ces dernières années à une radicalisation des actions du mouvement de libération animale, associée aux deux groupes «Justice Department» et «Animal Rights Militia» qui prennent pour cible les vétérinaires, chercheurs, et hommes d’affaires accusés de cruauté envers les animaux. On peut ainsi lire dans le manifeste du Justice Department: «Le Front de libération animale a réussi, en adhérant à la non-violence, là où d’autres méthodes ont échoué. Selon une idée distincte qui a été établie, les abuseurs d’animaux ont été suffisamment été mis en garde. Le temps est venu de leur donner un avant-goût de la peur et de l’anxiété dont souffrent leurs victimes au quotidien».
Ainsi en 1988 déjà, Fran Trutt, un aide-enseignant de 33 ans, fut condamné pour une tentative de meurtre – infructueuse – sur la personne de Léon Hirsch, président d’une enterprise médicale utilisant des animaux. Le Justice Departement s’est signalé en 1996 par l’envoi d’enveloppes remplies de lames de rasoir à 80 chercheurs travaillant dans le domaine de la vivisection, accompagnées d’une note espérant que les victimes se soient coupées et qu’elles meurent de la mort aux rats dont les lames avaient été aspergées.
2) On constate, depuis quelques années, une multiplication des actions communes entre membres de l’ALF et membres de l’ELF, l’Earth Liberation Front. Il semblerait que cette pénétration et collaboration entre les deux mouvements aient eu un effet psychologique sur les membres de la libération animale, qui ont parfois adopté le point de vue «misanthrope» des défenseurs de l’ELF.
Ainsi David Olivier, rédacteur des Cahiers anti-spécistes, notait déjà cette dérive en septembre 1994: «Les plus “radicaux” parmi les militants et mouvements animalistes visibles ont intégré non pas l’idée d’égalité animale, mais plutôt les bases de l’éthique environnementale. Des leaders du FLA [Front de libération animale] parlent couramment des humains comme d’une espèce malfaisante, dont la population doit être réduite de façon drastique et qui doit se voir maintenue à la juste place que lui a assignée la nature. La revue américaine Animals’ Agenda, à une époque le point de référence central du mouvement, avait pris pour un temps le sous-titre “Pour aider les animaux et la terre”. La protection de la vie sauvage – la protection non des individus mais des espèces, au nom de l’ordre de la nature ou, plus petitement, du plaisir de nos enfants – est mêlé sans esprit critique aux problèmes de chats et de chiens et à la lutte contre l’élevage industriel» (ndlr: souligné par l’auteur)
L’Earth Liberation Front a probablement été fondé au début des années 1990 et constitue «une organisation clandestine qui utilise l’action directe sous la forme du sabotage économique pour stopper l’exploitation et la destruction de l’environnement». L’ELF présente, comme l’ALF une structure de résistance sans leader. Alors que l’ALF n’adopte pas de vues politiques particulières, l’ELF présente des caractéristiques idéologiques anti-capitalistes: «l’idéologie de l’ELF maintient que c’est l’idéologie politique et sociale en vigueur dans les pays occidentaux qui créé des injustices sur cette planète et, au bout du compte, la destruction de la vie. Cette idéologie est le capitalisme et l’état d’esprit qui autorise son existence». Par conséquent, c’est le capitalisme, mais surtout ses symboles qui sont visés: «en tant que cible, le capitalisme n’est pas facilement identifiable, étant donné qu’il s’agit plus d’une idéologie que d’un objet matériel. Mais les différentes formes et symboles du capitalisme peuvent être ciblées avec succès afin d’influencer l’impact de l’état capitaliste sur le quotidien. Ces symboles et formes peuvent être des individus, des entreprises, des organisations gouvernementales et non-gouvernementales et des objets qui contribuent directement à la destruction de la vie et/ou à la diffusion de la propagande destructrice du rêve américain».
L’idéologie de l’ELF semble clairement inspirée d’une idéologie «marxisante»: elle est donc susceptible de reprendre le flambeau de la lutte anti-capitaliste et anti-impérialiste, et probablement ses méthodes, typiques de la nouvelle gauche des années 1960-1970.
3) On a également constaté une interpénétration relativement forte entre l’ELF, l’ALF et les mouvements anarchistes, en particulier aux Etats-Unis. Cette interpénétration est significative dans la mesure où les groupes anarchistes ont un passé violent qui pourrait inciter lese membres d’ALF à franchir une nouvelle étape dans leurs actions. Dans un article paru en 2005 dans la revue Terrorism and Political Violence, Randy Borum et Chuck Tilby notent: «ALF, ELF et les factions qui y sont affiliées (par exemple Justice Department) représentent tous un sol fertile pour attirer de nouvelles personnes dans le mouvement anarchiste. Les adhérents rejoignent souvent un de ces mouvements après avoir déjà été affiliés à un autre. Le lien entre l’ALF et l’ELF est devenu central pour l’existence même et la croissance de ces groupes voici plus d’une décennie. Certains des éléments mêmes qui indiquent un début d’alliance stratégique sont maintenant observés entre ces groupes et les anarchistes: renvoi aux différents sites respectifs et publicité croisée pour des manifestations. Les anarchistes s’inspirent également largement des tactiques et du matériel d’entraînement développés et utilisés par l’ALF et ELF, qui y donnent accès».
A cet égard, l’exemple de Chris McIntosh est paradigmatique de cette interpénétration: accusé d’avoir incendié un McDonald’s en 2003 (dégâts 50’000$), il a été condamné à 8 ans de réclusion. La déclaration qui a suivi la publication de son jugement est significative dans la mesure où elle reflète parfaitement ce mélange entre végétarisme activiste, vénération d’une divinité primaire et anti-capitalisme. Ainsi dans ses griefs contre McDonald, il déclare: «les fabriques d’animaux de l’entreprise torturent et tuent des animaux sans défense (…), l’entreprise produit des milliards de tonnes d’ordures non-biodégradables qui polluent le corps de notre mère la Terre (…), McDonald’s est une figure dominante du monde corporatif qui prospère en exploitant et en capitalisant notre souffrance».
4) On pourrait penser que c’est en partie à cause des conséquences négatives en termes d’image qu’aucun chercheur ou producteur de viande n’ait encore succombé aux attaques d’ALF. Pourtant, les réflexions de Karen Dawn, une journaliste spécialiste de la couverture des sujets concernant le droit des animaux, sont troublantes. En effet, selon elle, des meurtres pourraient avoir des effets bénéfiques à court terme.
Ainsi, une dirigeante féministe lui donne la réponse suivante quant à l’impact de meurtres sur les mouvements anti-abortionnistes: «Oui, le meurtre de docteurs et d’autres membres du personnel travaillant dans des cliniques [d’avortement] – en plus des attaques terroristes sur des cliniques en moyenne une fois par mois – a été bénéfique à court terme. Les propriétaires fonciers, les compagnies d’assurance et même les voisins hésitent maintenant à accepter des cliniques, et la plupart des docteurs qui pratiquent encore l’avortement sont plus âgés et plus idéalistes et rappellent le bon vieux temps de l’avortement illégal» (2).
Même si les succès obtenus par le mouvement de libération animale sont remarquables, l’impatience ressentie par certains membres (pour qui la cause animale ne progresse pas suffisamment vite) pourrait les inciter à avoir recours au meurtre, comme dans le cas des mouvements anti-abortionnistes, ce qui nuira économiquement aux entreprises pratiquant des expériences sur les animaux, aux abattoirs ou aux fermes d’élevage. Pourtant la portée de cette dernière réflexion doit être relativisée: en effet, on a constaté ces dernières années un niveau élevé d’abandons du mouvement de libération animale et de «burn-out». Il est fort probable qu’un ou des meurtres accélérer(aien)t encore ce processus, le succès relatif du mouvement étant probablement lié à son bilan négatif en termes de décès.
Conclusion
La radicalisation de certaines factions de l’ALF («Justice Department», «Animal Rights Militia»), l’adoption de certaines positions misanthropes de l’ELF par des membres de l’ALF, l’interpénétration entre ALF, ELF et les mouvements anarchistes, ainsi que les avantages possibles à court terme du meurtres d’êtres humains (sur le modèle du mouvement anti-abortionniste) laissent craindre une radicalisation du mouvement de libération animale. Pourtant les quatre facteurs énoncés ci-dessus doivent être relativisés: la première menace de radicalisation du mouvement de libération animale n’est pas récente (elle a en effet presque 20 ans), et malgré cela le bilan en termes de vies humaines est resté nul: malgré les prédictions de Ronnie Lee et et les actions du Justice Department et de l’Animal Rights Militia, aucun vétérinaire, chercheur, homme d’affaires n’est encore mort.
Les prédictions de Ronnie Lee se sont toutefois réalisées, peut-être pas au sens où il l’entendait. Plusieurs membres de l’ALF ont trouvé la mort dans leur lutte: par exemple Barry Horne, mort à la suite d’une grève de la faim entamée dans sa cellule ou Tom Worby et Mike Hill, deux saboteurs de la chasse qui auraient été «délibérément écrasés».
Jean-Marc Flükiger
Indications bibliographiques
Mes remerciements à David Humair et Isabelle Flükiger pour leurs commentaires. Toutes les références citées dans cet article peuvent être consultées sur Internet, à deux exceptions près:
(1) l’article de Wesley Jamieson a été publié dans l’ouvrage d’Harold D. Guither, Animal Rights: History and Scope of A Radical Social Movement, Southern Illinois University Press, 1998
(2) cité à partir de l’ouvrage Terrorists or Freedom Fighters, Reflections on the Liberation of Animals, édité par Steven Best and Anthony J. Nocella II, Lantern Books, New York, 2004, p. 224
[Nombre de liens indiqués n’existent plus: nous avons vérifié chacun d’entre eux, supprimé ceux qui ont définitivement disparu, et remplacé les liens disparus, mais qui se trouvent dans Internet Archive, par le lien vers la copie archivée – 20.06.2016]
© 2006 Jean-Marc Flükiger – Terrorisme.net