A l’occasion de l’anniversaire de l’attentat du 11 septembre 2001, un enregistrement d’Oussama ben Laden est parvenu à la chaîne de télévision Al Jazeera et a été partiellement diffusé par celle-ci le 10 septembre 2003. Les lecteurs de Terrorisme.net en trouveront ci-dessous la traduction; il est possible qu’elle contienne quelques approximations liées à des difficultés de compréhension de certaines passages, mais reste apparemment fidèle au sens du texte original. Les analystes semblent considérer l’enregistrement comme authentique. Quant à la vidéo diffusée parallèlement à l’enregistrement audio d’Oussama ben Laden et montrant celui-ci en compagnie d’Ayman al-Zawahiri, elle aurait été tournée au printemps. Enfin, dans une autre cassette audio accompagnant la vidéo une voix attribuée à Zawahri annonce de nouveaux attentats contre les Américains: les attentats du 11 septembre 2001 n’auraient été que des “escarmouches“.
Ces jeunes gens [les auteurs des attentats du 11 septembre, NDT] ont infligé d’énormes pertes à l’ennemi, tant sur le plan matériel que du point de vue de l’atteinte à leur moral. Ils ont également déjoué leurs plans hostiles. Comme on le sait, ce plan d’agression comprenant l’occupation et la partition de la région avait été ourdi plus de six mois avant les deux attaques. L’ennemi se retrouva plongé dans la confusion, ce qui suffit à alerter [les musulmans] et à les sortir de leur assoupissement pour s’engager dans le jihad dans la voie de Dieu.
J’ai eu l’honneur de connaître ces hommes, car on ne peut que se sentir honoré d’avoir connu de telles personnes. Comment pourrait-il en aller autrement, alors que Dieu les a honorés et leur a permis de venir en aide à l’islam? Je les considère comme une pousse plantée par Dieu dans Sa religion et utilisée par Lui pour un acte de piété à Son service. Leurs accomplissements appartiennent à Dieu.
“Ce sont mes aïeux; amène-moi des hommes tels que ceux-ci si nous nous rencontrons de nouveau, ô Jarir.”
Qui veut apprendre à partir d’exemples contemporains la véracité, la fidélité, la générosité et le courage pour apporter son soutien à la religion – celui-là doit apprendre les leçons données par Al-Ghamdi, Muhammad Atta, Khalid al-Mihdar, Ziad al-Jarrahi, Marwan al-Shehhi et leurs frères, que Dieu leur montre sa miséricorde.
Ces hommes ont tiré les leçons des traditions de notre prophète Muhammad, que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui, qui a dit: “Jamais vous ne me verrez être mesquin, lâche ou menteur.” Ce sont là des traits de caractère nécessaires pour préserver la foi. Quiconque ne les présente pas ne peut défendre ou préserver la religion de Dieu.
Et je veux dire ici à ceux qui ne partagent pas ces traits, à ceux qui sont restés dans l’expectative et ont créé la confusion au sujet du jihad: celui qui n’est pas disposé à mourir doit céder la place et ne pas induire en erreur ceux qui y sont prêts. Je leur dis: ceux qui craignent d’escalader des montagnes vivront toujours dans des trous.
Ces fidèles et leurs frères étaient jeunes. L’homme est jugé par les plus petites parties de son corps, à savoir son coeur et sa langue. Ils étaient des hommes qui avaient de grands esprits et une résolution inébranlable. Ils ne cessèrent de préserver leurs esprits contre les risques d’être trompés par les gouvernements pantins et leurs institutions, qui ne cessent de travailler à faire croire que le vice est vertu et que la vertu est vice, que l’erreur est vérité et que les ennemis sont des amis.
Mais ces jeunes gens étaient de vrais croyants. Ils savaient que la voie qui conduit à la damnation éternelle est constituée par les obstacles mis à la shari’a, même si ce n’est qu’à quelques-unes de ses règles. Ils refusèrent d’être asservis, même aux princes et aux oulémas. Ils étaient convaincus que l’intégrité de la shari’a passait avant la crainte des hommes, si grands qu’ils soient, et que tous sont égaux au sein de la religion de Dieu. Ils étaient guidés par le dit du Prophète, que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur lui, qui dit: “Par Dieu, si Fatima, la fille de Muhammad, devait voler, je couperais sa main.”
Ces jeunes gens ont compris ce que signifiait la phrase “Il n’y a de dieu que Dieu“, qui est au coeur de l’islam. Cela doit prendre le pas sur toutes nos actions et nous guider dans tous les aspects de notre vie. Mais la réalité que nous observons est toute différente: ce sont les caprices des gouvernants et leur législation qui décident ce que seront les actions, même s’ils autorisent l’exécution de certains rituels. En réalité, ce sont des apostats, même s’ils prient, jeûnent et prétendent être musulmans.
Ces jeunes gens ont refusé de se tenir cois avec les autres et de se livrer à toutes les choses infernales. Au contraire, ils se sont empressés de servir la cause de Dieu et l’appel du monothéisme: Il n’y a de dieu que Dieu et Muhammad est le message de Dieu. Ils se sont engagés dans le jihad contre les infidèles.
Ils étaient comme Mu’adh ibn al-Jamuh lorsqu’il posa à Abd al-Rahman ibn Awf, puissent-ils tous deux plaire à Dieu, la question suivante: “Oncle, connais-tu Abu Jahl?” Ibn Awf dit: “Oui. Mais que lui veux-tu, mon neveu?” Ibn al-Jamuh répondit: “On m’a dit qu’il injurie le messager de Dieu. Par Celui qui tient mon âme dans Ses mains, si je le vois, je ne le laisserai pas jusqu’à ce que périsse l’un de nous deux.”
Voilà l’honnêteté, voilà la foi! Chaque chose a sa propre réalité. La réalité de ce héros, Saïd al-Ghamdi, et de ses frères, c’est qu’ils ont montré l’authenticité de leur foi en s’offrant et en offrant leurs têtes au service de Dieu. Ils ont ainsi ouvert une voie qui a plongé les infidèles dans la rage et qui, si Dieu le veut, les enragera pour longtemps.
Ceci arriva lorsqu’ils choisirent des solutions concrètes pour défendre la cause de la foi et rejetèrent les solutions injustes, les solutions proposées par les Nations Unies et les parlements athées, les solutions offertes par les dirigeants tyranniques qui ont usurpé la compétence divine pour légiférer à la place de Dieu. En outre, [ces jeunes gens] ne s’arrêtèrent pas aux solutions futiles, aux solutions des prévaricateurs, les Arabes du désert qui se tiennent à l’écart, se préoccupant de leur argent et de leur famille, et s’imaginent qu’ils ont été actifs [pour la cause de Dieu] durant des dizaines d’années.
Combien grande est la différence entre celui qui voit le champ du jihad sous la forme de la dureté de l’existence, de la séparation des familles, des risques pour sa vie et son argent (et Satan tentera de le détourner de la persévérance dans la voie du jihad en le ramenant en arrière avec les autres paresseux) – et celui qui voit le champ du jihad comme le marché du paradis, dont les portes sont ouvertes, lui faisant appréhender de tarder une seule heure de crainte que les portes ne se ferment, ou qui craint de devenir l’un de ceux dont Dieu sera mécontent à la résurrection, et qu’Il fera rester en arrière, comme l’a dit Dieu l’Exalté:
“S’ils avaient voulu partir au combat, ils s’y seraient préparés; mais Dieu n’a pas approuvé leur départ, il les a rendus paresseux; on leur a dit: ‘Restez avec ceux qui restent.’” (Coran, 9:46)
Il craint de ne pas répondre à l’ordre de Dieu et Lui désobéit en restant en arrière, loin du jihad en obéissant aux Arabes du désert qui n’ont pas rejoint les moudjahidines – Dieu viendra entre lui et son coeur, et ainsi il s’éloignera du droit chemin et sera du nombre des pécheurs.
Dieu l’Exalté dit:
“O vous qui croyez! Répondez à Dieu et à Son Prophète lorsqu’ikl vous appelle à ce qui vous fait vivre. Sachez qu’en vérité, Dieu se place entre l’homme et son coeur, et que vous serez tous rassemblés devant Lui.” (Coran, 8:24)
Dieu dit aussi:
“Dis: ‘Si vos pères, vos fils, vos frères, vos épouses, votre clan, les biens que vous avez acquis, unn négoce dont vous craignez le déclin, des demeures où vous vous plaisez, vous sont plus chers que Dieu et Son Prophète et la lutte dans le chemin de Dieu, attendez-vous à ce que Dieu vienne avec son ordre.’ Dieu ne dirige pas les gens pervers.” (Coran, 9:24)
A noter que Al Jazeera a diffusé le 12 septembre 2003 un enregistrement vidéo qui met en scène un personnage qui serait Saïd al-Ghamdi, l’un des auteurs de l’attentat du 11 septembre 2001, que le texte ci-dessus met en évidence à deux reprises. Dans cet enregistrement – évidemment antérieur aux attentats – on le voit notamment lire son testament.