Mesure importante du gouvernement indien pour renforcer le cessez-le feu et les discussions avec la faction Isak-Muivah du National Socialist Council of Nagaland (NSCN): l’interdiction qui frappait le groupe n’a pas été renouvelée au moment où elle arrivait à expiration, le 26 novembre 2002. Cela prélude à des négociations au plus haut niveau qui devraient se tenir en ce mois de décembre.
Après une récente période de tensions dans les relations entre le gouvernement indien et la faction Isak-Muivah du NSCN, le gouvernement de l’Inde a finalement décidé de répondre à l’attente des dirigeants du plus ancien groupe rebelle du Nagaland. Ils posaient en effet la levée de l’interdiction comme condition préalable à leur venue à Delhi pour des négociations. Jusqu’à maintenant, les discussions s’étaient déroulées hors de l’Inde. Ainsi, le premier ministre Atal Bihari Vajpayee avait rencontré des dirigeants du NSCN-IN lors d’un voyage au Japon. Le plus récent contact a eu lieu au mois de novembre 2002 en Italie entre les chefs du mouvement et un envoyé spécial du gouvernement indien.
Le gouvernement du Nagaland a mis en garde le NSCN contre toute tentation de tirer avantage de la levée de l’interdiction pour s’engager dans des activités illégales. En même temps, ce pas en avant est accueilli positivement par différents milieux dans cet Etat où les activités insurrectionnelles ont coûté la vie à 25.000 personnes au cours des quarante dernières années.
Il reste cependant des questions litigieuses que les négociations à venir devront résoudre, notamment l’exigence du NSCN-IM que Delhi annule l’acte sur les forces armées spéciales, qui donne des pouvoirs étendus aux forces de sécurité pour combattre la guérilla.
Comme le rappelle l’Indo-Asian News Service, deux lois sont appliquées pour réprimer les activités terroristes et/ou séparatistes. D’une part, l’Unlawful Activities Prevention Act de 1967, conçu avant tout pour lutter contre les menées sécessionnistes; en application de cette loi, un groupe est interdit pour une durée de deux ans et l’interdiction doit être à chaque fois renouvelée. D’autre part, le Prevention of Terrorism Act, entré en vigueur en 2002, offre un cadre plus sévère; l’interdiction est décrétée pour une durée illimitée, jusqu’à décision contraire du gouvernement.