“La nation veut de l’action, la nation veut voir les terroristes morts“: tels sont les propos tenus par le chef de la principale unité antiterroriste de l’Inde et publiés aujourd’hui même dans un grand quotidien. Message à faire passer: dans la lutte contre le terrorisme, l’Inde ne doit pas être perçue comme un Etat “mou“.
La National Security Guard (les fameux Black Cats) a été établie au milieu des années 1980 (après l’affaire du Temple d’Or d’Amritsar en 1984 et l’assassinat d’Indira Gandhi) et compte 7.500 hommes. Deux groupes d’action spéciale y sont chargés des interventions antiterroristes. D’autre groupes assurent la protection de personnalités.
La National Security Guard a plusieurs opérations réussies à son actif. Mais le traitement par les autorités du détournement d’un vol d’Indian Airlines en provenance du Népal en décembre 1999 (après avoir laissé l’avion quitter l’aéroport d’Amritsar, il avait atterri à Kandahar, en Afghanistan), à l’issue duquel les trois détenus réclamés par les auteurs du détournement avaient été libérés, avait donné à certains observateurs l’impression d’un manque de fermeté de la part des autorités.
Dans la nuit du 24 au 25 septembre 2002, la National Security Guard est intervenue au Gujarat; les deux terroristes qui avaient causé un carnage dans un temple Swaminarayan avant de s’y retrancher ont été abattus, un membre de la NSG a également perdu la vie. A la suite de cette opération, Ranjit Shekar Mooshahary, directeur général de la National Security Guard, a répondu aux questions du quotidien Indian Express (30 septembre 2002). Dans le contexte actuel, il entend manifestement faire passer un message auprès de la population indienne: la réplique au terrorisme sera sans merci.
A la question de savoir si les terroristes auraient pu être appréhendés vivants, il répond qu’il s’agissait d’un commando suicide, dont les membres étaient résolus à se battre jusqu’à la mort. Il s’agissait donc de les éliminer le plus rapidement possible afin de sauver d’autres vies. Mais des considérations politiques semblent également avoir joué un rôle dans l’approche choisie:
“Nous avons donné l’impression d’être un Etat mou. Ce n’est plus le cas. La nation veut de l’action, la nation veut voir les terroristes morts. C’est pourquoi nous avons un tel soutien de tout le pays.”
Mooshahary indique le gouvernement met tous les moyens nécessaires à dispositions de la National Security Guard, même si les procédures pour la modernisation du matériel sont souvent lentes, surtout lorsqu’il s’agit d’importer du matériel. Un programme de modernisation de cinq ans a en effet été lancé.
Le directeur général de la NSG précise en outre qu’un groupe de 80 hommes se tient prêt à intervenir pour neutraliser le célèbre bandit Veerappan dès qu’il aura été localisé. Rappelons que le malfaiteur est soupçonné d’entretenir également des liens avec des organisations extrémistes tamoules.