Le rôle des diasporas – traversées par des questions identitaires – dans la radicalisation de groupes séparatistes a fréquemment été souligné. Cependant, si l’on croit une récente analyse publiée dans un grand quotidien américain, la diaspora tamoule aurait au contraire joué un rôle modérateur par rapport aux “Tigres”.
En 10 ans, les attentats suicides des Tigres ont causé quelque 1.500 victimes, rappelle Thomas Friedmann dans le New York Times (7 août 2002). Mais, pour l’instant en tout cas, la trêve qui se maintient – non sans incidents – depuis décembre 2001 entre les Tigres et le gouvernement du Sri Lanka a mis un terme à ce mode d’action.
L’un des principaux facteurs qui a mis fin aux attentats suicides a été la diaspora, fait observer Friedmann. Celle-ci représente en effet l’une des principales sources de financement du LTTE (Tigres de libération de l’Eelam tamoul). Or, les attentats suicides ont de plus en plus placée la diaspora tamoule dans l’embarras, surtout après le 11 septembre, dans un contexte où il était peu probable que des actes terroristes puissent susciter la moindre sympathie.
Une figure de la communauté tamoule, Suresh Premachandran, a déclaré à Friedmann: “La diaspora tamoule a d’abord été une force encourageant le radicalisme tamoul, mais est finalement devenue une source de modération.“