Des organisations extrémistes tamoules ont été interdites en Inde en application du Prevention of Terrorism Act. Ces groupes séparatistes étaient favorables aux “Tigres” du Sri Lanka.
A la suite de l’assassinat de Rajiv Gandhi (1991), le LTTE (Tigres tamouls du Sri Lanka) a été interdit en Inde en 1992, mais y bénéficie toujours de sympathisants, notamment dans les zones tamoules. Les groupes les plus militants de ces régions aspirent à la sécession du Tamil Nadu.
Le 11 juillet 2002, le gouvernement du Tamil Nadu a annoncé qu’il agirait en vertu du Prevention of Terrorism Act contre quiconque s’exprimerait de façon favorable à l’égard du LTTE.
Une douzaine d’activistes favorables au LTTE ont été arrêtés récemment au Tamil Nadu en application du Prevention of Terrorism Act. Le 16 août 2002, peu après l’interdiction de son organisation la même semaine par le gouvernement de l’Etat du Tamil Nadu, Suba Veerapandian, secrétaire général du Tamil Nationalist Movement (TNM), a été appréhendé. Deux semaines plus tôt, P. Nedumaran, président du TNM, avait subi le même sort, accusé d’avoir tenu des propos enflammés faisant l’éloge du LTTE lors d’un rassemblement à Chennai (Madras) le 13 avril 2002.
Ce ne sont pas les premières organisations tamoules indiennes à faire l’objet de telles mesures: la Tamil Nadu Liberation Army (TNLA) et les Tamil National Retrieval Troops (TNRT), avaient été déclarées illégales par le gouvernement central le 3 juillet 2002 en raison d’implications dans des activités terroristes. Elles avaient déjà été interdites par l’Etat du Tamil Nadu en novembre 2001. Lors de l’arrestation d’activistes appartenant à ces groupes, des bombes, des bâtons de gélatine et des détonateurs auraient été découverts, selon les informations rendues publiques par les responsables régionaux de la police.
Depuis longtemps déjà, différents milieux politiques indiens demandaient l’interdiction de ces organisations. Des liens avec le célèbre bandit Veerappan étaient reprochés à la TNLA, groupe d’obédience marxiste-léniniste. La même organisation était soupçonnée d’avoir été impliquée dans l’enlèvement d’un célèbre acteur de cinéma par Veerappan en l’an 2000; le malfaiteur demandait d’ailleurs la libération d’activistes tamouls en échange des otages qu’il détenait.
Les TNRT avaient été soupçonnées de collusion avec les assassins de Rajiv Gandhi et auraient collaboré assez étroitement avec la TNLA. Selon le rapport d’enquête de la Commission Jain sur l’assassinat de Rajiv Gandhi (document rendu public en 1997), des militants des TNRT auraient été entraînés par le LTTE dans la région de Jaffna de mai à décembre 1990.
Parmi les actions terroristes attribuées à la TNLA, la plus grave avait été l’attentat à l’explosif contre le pont de chemin de fer de Marudayar (dans les environs de Tiruchi) en mars 1987. Cet attentat avait causé le déraillement d’un train.
Plus de 30 groupes militants ont déjà été interdits en Inde au titre du Prevention of Terrorism Act. Déjà en vigueur depuis quelques mois sous la forme d’une ordonnance, son adoption a finalement été confirmée par le Parlement indien en mars 2002, pour une durée de trois ans, après d’âpres débats.
Texte du Prevention of Terrorism Act (Inde, 2002):
http://www.satp.org/satporgtp/countries/india/document/actandordinances/POTA.htm