Deux rapports récemment publiés aux Etats-Unis éclairent à la fois l’arrière-plan d’Al Qaïda et la préparation des attentats de septembre 2001. Sous une forme relativement concise, ce sont sans doute les présentations les plus précises disponibles à ce jour.
Le 17 juin 2004, la Commission nationale sur les attentats terroristes contre les Etats-Unis a publié trois nouveaux rapports. Deux d’entre eux apportent des informations qui retiendront l’attention de tous ceux qui étudient Al Qaïda et les spectaculaires attentats de septembre 2001. En effet, la commission a eu accès aux sources les mieux informées, notamment des données obtenues par les services de renseignement dans le cadre d’interrogatoires de membres d’Al Qaïda. Même si nombre d’incertitudes subsistent, ces rapports fournissent des précisions importantes et permettent de se faire une idée plus précise de la genèse du 11 septembre.
Organisation et activités d’Al Qaïda
Le document N° 15 entend proposer un “panorama de l’ennemi“, c’est-à-dire l’histoire et l’évolution d’Al Qaïda.
Il rappelle la préhistoire du groupe: le départ de nombreux volontaires musulmans du Proche-Orient vers l’Afghanistan dans les années 1980, après l’invasion de ce pays par les forces soviétiques en 1979. Grâce à sa fortune, Oussama ben Laden finança le “Bureau de services” (Maktab al Khidmat), présenté à la fois comme un réseau de recrutement dans les pays musulmans aussi bien que dans la diaspora et comme une structure d’accueil pour les volontaires. Quant à Al Qaïda (“le fondement”, “la base”), sa création fut postérieure à la défaite soviétique: l’organisation avait pour objectif de jeter les fondements d’une armée islamique globale.
Le rapport rappelle l’invitation adressée à Ben Laden par le Soudan en 1989 et son départ pour ce pays en 1991. Dès 1992, Ben Laden aurait eu pour cible les Etats-Unis, en raison de leur présence dans le Golfe et de leur rôle dans le monde arabe en général. “Il soutenait que les autres extrémistes, visant les dirigeants de la région ou Israël, n’étaient pas allés assez loin; ils n’avaient pas attaqué ce qu’il appelait ‘la tête du serpent’, c’est-à-dire les Etats-Unis.” Durant la période soudanaise, Ben Laden structura Al Qaïda, avec à sa tête l’émir et un conseil, sous lesquels travaillent des commissions avec différentes tâches (finance, sécurité, information, entraînement militaire, etc.). Cette structure doit avant tout être comprise comme jouant un rôle de coordination. Chaque opération est en revanche confiée à une cellule clandestine soigneusement sélectionnée, rapportant directement à Ben Laden.
Ben Laden bénéficia de l’assistance des services soudanais (faux passeports, etc.) et tenta de rallier à sa cause des groupes terroristes de plusieurs autres pays musulmans: tous n’acceptèrent pas, cependant.
Contrairement à ce que l’on imagine, Al Qaïda ne fut jamais une structure financée par Ben Laden sur ses fonds personnels, qui n’y auraient pas suffi, puisqu’il reçut environ 1 million de dollars par an de 1970 à 1994. Le financement d’Al Qaïda reposa largement sur la récolte de fonds – et par la suite, les attentats spectaculaires commis par l’organisation visaient également à prouver la force de frappe de celle-ci et à stimuler ainsi les donateurs.
Le rapport fait la liste de plusieurs opérations anti-américaines de 1992 à 1996 et évoque la possible implication de Ben Laden et de ses partisans dans plusieurs d’entre elles, tout en reconnaissant qu’il n’y a aucune certitude.
Intéressante remarque aussi sur de possibles coopérations avec le Hezbollah. En dépit des différends entre sunnites et chiites, il y eut des contacts tant avec l’Iran que le Hezbollah pour examiner les possibilités de collaboration face à l’ennemi commun. Quelques membres d’Al Qaïda auraient bénéficié d’un entraînement en Iran et dans les camps du Hezbollah au Liban.
En ce qui concerne l’Irak, Ben Laden n’était guère enthousiaste et avait même soutenu des rebelles islamistes au Kurdistan irakien. ce fut à l’instigation des services soudanais, soucieux de ne pas compromettre leurs relations avec Bagdad, qu’il interrompit ce soutien et finit par accepter de recevoir un émissaire des services de renseignements irakiens en 1994. Mais cela ne déboucha par sur une collaboration, et il n’y a aucune preuve d’une implication irakienne dans les attentats du 11 septembre, selon la commission.
Par suite de la pression internationale sur Khartoum, Ben Laden dut quitter le Soudan en mai 1996 et reprit la route de l’Afghanistan, où de nombreux liens étaient d’ailleurs maintenus. Le gouvernement soudanais confisqua ses avoirs: survenant trois ans après le gel de ses fonds par le gouvernement saoudien, cela créa de sérieux problèmes financiers pour Oussama ben Laden.
En août 1996, il publia sa Déclaration de guerre contre les Etats-Unis. Un mois plus tard, les Taliban prenaient le contrôle de Kaboul: des liens forts allaient rapidement se forger entre ces deux acteurs, même si le rapport note que tous les dirigeants des Taliban n’y étaient pas favorables. Grâce à cette collaboration, Ben Laden retrouva l’appui d’une structure étatique, qu’il avait perdu avec son départ du Soudan. Cela lui rendit service à plusieurs égards, pas seulement pour abriter des camps d’entraînement: par exemple, par exemple, la compagnie aérienne afghane Ariana Airlines aurait été utilisée pour transporter de l’argent destiné à Al Qaïda.
Au début de l’année 1998 s’amorça une “fusion” entre le Jihad islamique égyptien et Al Qaïda: en février 1998, Ben Laden et Ayman Zawahiri publièrent une fatwa commune appelant à “tuer les Américains et leurs alliés“.
Le 7 août 1998 se produisirent les attentats simultanés contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie, attentats dont les préparatifs auraient commencé dès la fin de l’année 1993. Il s’agissait d’attentats directement planifiés, dirigés et exécutés par Al Qaïda. Al Qaïda fut également impliquée dans l’attentat du 12 octobre 2000 contre le U.S.S. Cole à Aden, même si l’on ne connaît pas avec certitude dans quelle mesure l’opération fut menée sur des ordres directs de Ben Laden.
Les camps en Afghanistan auraient fourni deux types de formation: l’une destinée à la piétaille qui allait assister les Taliban dans leurs combats contre les forces de l’Alliance du Nord (qui recevaient donc une formation pour la guerre conventionnelle), l’autre s’adressant aux recrues les meilleures et les plus ardentes, en vue d’opérations terroristes. Les camps ont entraîné des milliers de personnes au moins (peut-être jusqu’à 20.000) entre 1996 et 2001, mais il importe de souligner que seul un petit pourcentage fut entraîné pour des actions terroristes.
L’argent permettant de financer toutes ces activités provenait tant de donateurs connaissant la destination de leurs contributions que d’autres qui ne la soupçonnaient pas: en effet, Al Qaïda – qui bénéficiait pour cela d’un réseau d’imams sympathisants dans les pays du Golfe – recevait également des revenus de l’aumône légale (zakat) détournés vers les réseaux de Ben Laden. Et il fallait beaucoup d’argent: selon les estimations de la CIA, Al Qaïda dépensait annuellement 30 millions de dollars (frais d’opérations terroristes, camps d’entraînement, salaires de jihadistes, contributions aux Taliban, combattants en Afghanistan, soutiens occasionnels à d’autres organisations terroristes – mais les paiements aux Taliban auraient représenté à eux seuls plus de la moitié de cette somme, soit 10 à 20 millions de dollars annuellement).
Contrairement aux espoirs de Ben Laden, les apports financiers ont chuté depuis le 11 septembre (mort ou arrestation de donateurs importants, interruption des activités d’organisations à façade charitable et autres mesures). Les attentats commis en Arabie saoudite en 2003 ont probablement porté aussi un coup sérieux aux ressources potentielles dans ce pays. Cependant, les coûts de fonctionnement ont eux aussi diminué (disparition des camps d’entraînement, des subsides au régime des Taliban…).
Depuis les événements de septembre 2001 et leurs suites, Al Qaïda aurait évolué dans le sens d’une organisation plus décentralisée.
Comment ont été préparés les attentats du 11 septembre
Le rapport N° 16 présente pour sa part la description vraisemblablement la plus exacte et la plus précise à ce jour des événements de septembre 2001. Nous ne pouvons ici qu’en résumer quelques grandes lignes: les personnes intéressées pourront obtenir le texte complet en anglais (sous forme de fichier PDF d’une vingtaine de pages).
L’idée des attentats du 11 septembre serait due à un “vétéran du jihadisme“, Khalid Sheikh Mohammed, citoyen koweïtien, originaire du Baloutchistan (Pakistan). Il avait contribué au financement de l’attentat à la bombe de 1993 contre le World Trade Center, mené par son neveu Ramzi Yousef. L’année suivante, on le retrouve aux Philippines, où – en compagnie de Yousef – il envisageait de faire exploser en deux jours 12 avions de ligne américains sur les routes du Pacifique. Dès ce moment, deux éléments essentiels du projet réalisé en 2001 se mettaient donc déjà en place. Mais la découverte du matériel de Yousef pour la fabrication de bombes à Manille en janvier 1995 mit un terme à l’entreprise. Yousef et deux de ses assistants furent arrêtés en 1995 et extradés aux Etats-Unis, tandis que Khalid Sheikh Mohammed parvint à rester en liberté.
En 1996, il se retrouva en Afghanistan – où il avait combattu – et présenta à Ben Laden plusieurs projets d’opérations contre les Etats-Unis, dont une version plus importante de ce qui allait devenir les attentats de septembre 2001. Mais Ben Laden se borna à l’écouter, sans prendre d’engagement. Les attentats de 1998 contre les ambassades américaines en Afrique convainquirent Khaled Sheikh Mohammed que le chef d’Al Qaïda était maintenant prêt à se lancer dans des opérations anti-américaines d’envergure. De fait, en 1999, Ben Laden convoqua Mohammed à Kandahar et lui dit qu’Al Qaïda approuvait son projet. Plusieurs cibles furent envisagées dès cette année-là: parmi elles, la Maison Blanche et le Pentagone (cibles préférées de Ben Laden) et le World Trade Center (une idée fixe de Mohammed).
Ben Laden ne se borna pas à approuver l’idée, mais mit à disposition de Khalid Sheikh Mohammed des volontaires potentiels pour des attentats suicides. Leur entraînement en Afghanistan débuta dès l’automne 1999. Les recrues n’avaient cependant aucune expérience de la vie en Occident.
Au même moment, cependant, quatre hommes au bénéfice d’une éducation occidentale croisèrent le chemin d’Al Qaïda. Ces quatre hommes vivaient à Hambourg: parmi eux, Mohammed Atta, le plus âgé des membres du groupe. Un seul survit aujourd’hui et a pu fournir aux enquêteurs des informations: il s’agit de Ramzi Binalshibh.
Les membres de ce petit groupe se signalaient par des discussions virulemment anti-américaines. En 1999, ils décidèrent de mettre leurs actes en accord avec leurs convictions et de se rendre en Tchétchénie pour y servir la cause du jihad contre les Russes.
Un membre d’Al Qaïda qui avait eu vent de leurs intentions prit contact avec eux: il leur expliqua qu’il était difficile de se rendre en Tchtéchénie et qu’il valait mieux qu’ils aillent d’abord en Afghanistan. Ils suivirent le conseil et, une fois en Afghanistan, firent serment d’allégeance (bayat) à Oussama ben Laden. Ils furent apparemment très vite sélectionnés pour l’opération en préparation.
Atta fut choisi comme “émir” (dirigeant) du groupe. Il discuta des cibles avec Ben Laden: le World Trade Center, représentant l’économie américaine; le Pentagone, comme symbole de la puissance militaire américaine; le Capitole, source du soutien américain à Israël. Ben Laden voulait y ajouter la Maison Blanche, incarnation de la politique américaine. Notons la dimension principalement et consciemment symbolique dans le choix des cibles…
De retour en Allemagne dès mars 2000, les recrues d’Al Qaïda recherchèrent des écoles d’aviation en Europe, mais se rendirent bientôt compte qu’il leur serait plus facile de recevoir cette formation aux Etats-Unis. A l’exception de Binalshibh, ils parvinrent tous à obtenir des visas. Binalshibh assura dès ce moment la liaison entre Khalid Sheikh Mohammed et Atta.
Deux des volontaires précédemment sélectionnés par Ben Laden étaient pour leur part déjà arrivés en Californie, mais ne se révélèrent pas très enclins à apprendre sérieusement l’anglais et l’aviation. L’un des deux retourna même pour quelque temps sans permission dans son Yémen natal, ce qui causa le vif déplaisir de Khalid Sheikh Mohammed – mais Ben Laden intercéda pour lui permettre de rester dans les rangs des futurs “martyrs”.
Les trois volontaires venus de Hambourg (Atta, Shehhi et Jarrah) se révélèrent de meilleurs élèves pour leur formation de pilotes. Il manquait un quatrième pilote: mais un Saoudien ayant déjà reçu un certificat de pilote commercial aux Etats-Unis, Hani Hanjour, arriva dans un camp d’Al Qaïda en Afghanistan (où il avait déjà travaillé pour une œuvre humanitaire dans les années 1980). Il fut promptement recruté et retourna en décembre 2000 aux Etats-Unis pour y perfectionner sa formation de pilote.
En janvier 2001, Atta put annoncer à Binalshibh, lors d’une visite en Allemagne, que les pilotes avaient achevé la formation nécessaire et attendaient les ordres.
Pendant ce temps, Ben Laden et ses proches choisissaient les hommes qui devaient participer à l’opération sans avoir besoin de piloter, mais auraient pour mission d’aider à prendre le contrôle des appareils. Pour la plupart, il s’agissait de Saoudiens, entre 20 et 28 ans, aucun n’avait terminé des études universitaires. Ils n’avaient apparemment pas tous derrière eux une existence de parfaits musulmans, mais semblent avoir été recrutés pour le jihad par des réseaux actifs dans les universités et mosquées saoudiennes. Ils reçurent en Afghanistan un entraînement spécifique pour leur tâche dans le cadre des détournements d’avions.
Les futurs pilotes prirent pour leur part l’avion à plusieurs reprises, en première classe, afin d’examiner les meilleurs moyens de prendre le contrôle de l’appareil; ils constatèrent également qu’ils réussissaient à monter à bord des avions avec des cutters sans être interceptés. Ils conclurent que le meilleur moment pour prendre le contrôle des appareils serait 10 à 15 minutes après le départ des avions, lorsque les portes du cockpit s’ouvraient pour la première fois. L’intention des pirates de l’air était dès ce moment de faire s’écraser les avions au sol s’ils venaient à manquer leurs cibles: Atta expliqua à Binalshibh, durant leur rencontre en Espagne en juillet 2001, qu’il ferait s’écraser l’avion qu’il piloterait dans les rues de New York s’il ne parvenait pas à percuter le World Trade Center.
L’exécution des attentats coûta, selon les estimations du rapport, 400.000 à 500.000 dollars. Cela n’inclut pas les frais d’entraînement en Afghanistan.
Le rapport souligne que le projet ne fut pas fixé de façon immuable dès le départ, mais qu’il connut des évolutions et suscita également des divergences au sein d’Al Qaïda. Les auteurs du rapport présentent ces évolutions du projet de façon plus détaillée que nous ne pouvons le faire ici.
Il y eut également des frictions au sein même du groupe chargé de mener l’opération, notamment entre Atta et Jarrah, au point que ce dernier faillit même se retirer. Comme le note le rapport, son profil était assez inattendu pour le rôle qu’il joua: venant d’une famille aisée, il était familier des discos et boîtes de nuit de Beyrouth et faisait volontiers la fête avec d’autres étudiants en Allemagne, allant jusqu’à boire de la bière. En outre, il avait d’étroites relations avec sa famille et était très attaché à son amie, d’origine turque, qui vint même lui rendre visite aux Etats-Unis. Il semble avoir failli décider de retourner définitivement la rejoindre en Allemagne en août 2001. Tout cela n’était guère fait pour plaire à Atta. Selon le rapport, Zacarias Moussaoui (arrivé en février 2001 aux Etats-Unis) était prévu comme remplaçant de Jarrah si celui-ci venait à faire défection. Il est cependant aussi possible que Moussaoui ait été prévu pour une seconde vague d’opérations sur la côte occidentale.
La date finale ne semble avoir été choisie que trois semaines environ avant l’opération. Ben Laden aurait en fait voulu voir celle-ci se dérouler des mois plus tôt déjà, et même dès l’an 2000, quitte à faire simplement s’écraser les avions sans percuter un cible. En 2001, Ben Laden suggéra d’abord le 12 mai 2001 (sept mois après l’attentat contre le Cole, puis juin ou juillet 2001, car il avait appris que Sharon devait visiter les Etats-Unis durant cette période. Dans chaque cas, ce fut Khalid Sheikh Mohammed qui insista pour dire que les pilotes n’étaient pas encore prêts.
Ben Laden insistait d’autre part pour choisir comme cible à Washington, outre le Pentagone, la Maison Blanche plutôt que le Capitole. Mais Atta estimait qu’il serait plus difficile d’atteindre la Maison Blanche et préférait le choix du Capitole. Il accepta pour finir de donner à la Maison Blanche la priorité, mais en expliquant que le Capitole resterait une option de réserve. Il y aurait donc eu jusqu’à la dernière minute des incertitudes sur la quatrième cible – mais, comme on le sait, le quatrième avion ne parvint de toute façon jamais à atteindre l’une des deux cibles et s’écrasa dans la campagne.
Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, Al Qaïda fut loin de parvenir à conserver un secret absolu sur l’opération; dans les camps en Afghanistan, beaucoup savaient qu’une opération contre les Etats-Unis était imminente. Cela explique que – comme on le sait aujourd’hui de plusieurs sources – la CIA avait eu vent de quelque chose, mais sans savoir exactement ce qui était prévu.
En outre, plusieurs membres du noyau dirigeant d’Al Qaïda devenaient défavorables à la conduite de l’opération: en effet, le Mollah Omar, chef des Taliban, s’opposait à une attaque contre les Etats-Unis; selon Khalid Sheikh Mohammed, le Pakistan faisait en effet pression sur lui pour qu’il empêche Al Qaïda de mener des opérations en dehors de l’Afghanistan.
Pour finir, cependant, l’opinion de Ben Laden – persuadé que les attentats entraîneraient un renforcement du soutien pour Al Qaïda dans le monde musulman – prévalut. Nous connaissons aujourd’hui la suite…
Nous mettons à disposition sur ce site le texte intégral en anglais des deux rapports résumés en langue française dans le présent article, sous forme de fichiers PDF:
– Overview of the Enemy (Staff Statement No. 15, 144 Ko)
– Outline of the 9/11 Plot (Staff Statement No. 16, 168 Ko)