Terrorisme.net

Informations et analyses

  • Accueil
    • Plan du site
  • Articles
  • News (in English)
    • Terrorism News
    • Jihadism News, Documents and Analyses
  • Sur Twitter
  • Liens
  • Liste de diffusion
  • À propos
  • Contact

L’Inde à l’heure de la “guerre contre le terrorisme”: la pression contre les groupes séparatistes se renforce dans le cadre d’une coopération régionale

19 août 2002 Par Rédaction - Terrorisme.net

Dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, plusieurs pays sont à l’heure des grandes manoeuvres. L’Inde n’est pas en reste. Si les médias internationaux ont les yeux fixés sur le Cachemire, il convient de noter que les autorités indiennes développent aussi des efforts intensifs pour parvenir à brider les activités d’organisations séparatistes engagées dans la guérilla ou des actes terroristes. Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de la recherche d’une coopération régionale accrue avec plusieurs pays voisins.

Combattants du Nagaland (Source: Nagalim).

Combattants du Nagaland (Source: Nagalim).

Le conflit du Cachemire est une question très sensible pour l’Inde: pas seulement à cause des délicates relations avec le Pakistan et des réels problèmes de sécurité que pose la situation au Cachemire, mais aussi en raison de la crainte d’un effet boule de neige. En effet, l’Inde doit faire face aux activités d’autres organisations séparatistes: cette menace est prise très au sérieux dans un pays caractérisé par une grande diversité.

Dans l’actuel contexte international de la “guerre contre le terrorisme”, l’on peut observer depuis quelque temps des efforts soutenus du côté indien pour développer des coopérations avec les pays voisins en vue de brider les activités des groupes séparatistes. Les dirigeants indiens ne cachent pas leur sentiment de devoir, à côté de l’effort global contre le terrorisme, mener leur propre offensive contre des groupes locaux.

Le 17 juillet 2002, le ministre indien des Affaires étrangères Yashwant Sinha avait affirmé que certains groupes terroristes en lutte avec l’Inde auraient trouvé refuge au Myanmar (Birmanie), au Bangladesh, au Népal et au Bhoutan (ainsi d’ailleurs qu’en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas).

Combattants du NDBF   (Source: site du NDBF).

Combattants du NDBF (Source: site du NDBF).

Toujours selon Yashwant Sinha, au Myanmar se trouveraient deux factions rivales du National Socialist Council of Nagaland (NSCN) ainsi que des bases de la People’s Liberation Army et de l’United Liberation Front of Assam (ULFA). Au Bhoutan se trouveraient des éléments de l’ULFA et du National Democratic Federation of Bodoland (NDFB). (N.B.: les formes “Asom” et “Boro” sont parfois utilisées.)

Le Bangladesh a immédiatement réfuté les assertions indiennes et affirmé n’avoir connaissance d’aucune activité de cet ordre sur son territoire.

Combattants du NDBF   (Source: site du NDBF).

Combattants du NDBF (Source: site du NDBF).

En revanche, les trois autres pays cités se montrent beaucoup plus disposés à coopérer.

Ainsi, de hauts responsables de la sécurité de l’Inde et du Myanmar ont eu une rencontre au mois de juillet (la huitième du genre depuis 1994), à l’occasion de laquelle ils ont décidé d’agir en commun de façon plus intensive contre le trafic de drogue et les groupes rebelles. L’Inde espère voir cette déclaration d’intention suivie d’effets du côté birman.

Cela est d’autant plus nécessaire, du point de vue indien, qu’existent des craintes de voir des unités de l’ULFA jusqu’à maintenant basées au Bhoutan se replier sur le Myanmar. En effet, les militants de l’ULFA, du NDFB, de la Kamtapur Liberation Organisation (KLO) et du Parti communiste du Népal (de tendance maoïste), qui avaient trouvé refuge dans les denses forêts du Bhoutan, doivent faire face à une épidémie de malaria, selon des sources indiennes.

En outre, au début du mois de juillet 2002, le Bhoutan a lancé un ultimatum aux aux groupes militants étrangers (en particulier l’ULFA et le NDBF) pour qu’ils quittent le pays, faute de quoi le gouvernement utiliserait la force des armes pour les en expulser. Plusieurs séries d’entretiens ont déjà eu lieu depuis 1998 entre le gouvernement bhoutanais et l’ULFA pour convaincre le mouvement d’abandonner ses bases au Bhoutan. Le Bhoutan avait déjà annoncé au printemps 2001 son intention de lancer une offensive contre les camps de militants venus du Nord-Est de l’Inde, mais semble avoir eu quelque crainte de se trouver face à de coriaces adversaires par rapport aux moyens d’intervention dont il dispose.

Après la récente création d’un nouveau camp, l’ULFA compte maintenant six bases au Bhoutan (dont son quartier général). Le NDBF y entretient sept bases et la KLO deux bases.

Au début du mois d’août, de hauts responsables indiens et bhoutanais ont eu des entretiens en vue d’examiner les possibilités de prévenir les incursions de combattants séparatistes vers l’Assam à partir de leur sanctuaire au Bhoutan. Une opération militaire conjointe n’est pas exclue, mais le Bhoutan préférerait manifestement des solutions politiques.

naga2

Combattants du Nagaland (Source: Nagalim).

A noter une nouvelle ouverture du côté de la faction Isak-Muivah du NSCN pour des pourparlers de paix. A la suite d’une série de contacts à l’étranger (les derniers en date en juillet à Amsterdam), des discussions entre des représentants de séparatistes nagas et émissaires indiens devraient avoir lieu prochainement, a-t-on appris le 18 août 2002. Les négociations devraient se dérouler pour la première fois sur sol indien, à Shillong (Etat du Meghalaya, Nord-Est de l’Inde).

A supposer que les pourparlers débouchent sur un dialogue constructif, il reste cependant du chemin à faire: il est difficile d’imaginer que le gouvernement indien pourrait accéder par exemple à l’exigence d’un “grand Nagaland” posée par les combattants nagas. Le NSCN est considéré comme la plus puissante des organisations séparatistes de la région.

Combattants du Nagaland   (Source: Nagalim).

Combattants du Nagaland (Source: Nagalim).

Les manoeuvres autour du terrorisme en cours dans la région ont encore d’autres conséquences, cette fois-ci du côté du Népal. Lors de sa visite en Inde au mois de juin 2002, le roi Gyanendra a reçu de ses hôtes indiens l’assurance d’un soutien (y compris militaire) contre la redoutable rébellion maoïste à laquelle son pays doit faire face. Les promesses indiennes ont rapidement été suivies d’effets, puisque l’organisation peu connue dénommée Akhil Bharat Nepali Ekta Samaj (ABNES), active sur sol indien dans la récolte de fonds pour les rebelles maoïstes et l’organisation de manifestations contre le gouvernement népalais, a été interdite au début du mois de juillet en vertu du Prevention of Terrorism Act. L’ABNES était apparemment implantée dans différentes régions de l’Inde, y compris dans le Sud.

Lire également notre information sur l’interdiction d’organisations extrémistes tamoules en Inde:
https://www.terrorisme.net/info/2002/003_india_tamil.htm

Sur la situation dans l’Assam, on peut lire un intéressant entretien (en anglais) mené en 2002 avec le professeur Sanjib Baruah, originaire de la région et auteur d’un livre intitulé India Against Itself: Assam and the Politics of Nationality (Philadelphia, University of Pennsylvania Press, 1999):
http://www.asiasource.org/news/special_reports/assam.cfm

Print Friendly, PDF & Email

Partager :

  • Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
  • Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
  • Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
  • Cliquez pour partager sur Pinterest(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
  • Cliquez pour partager sur Pocket(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
  • Cliquez pour partager sur Reddit(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
  • Cliquez pour partager sur WhatsApp(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
  • Cliquez pour partager sur Telegram(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
  • Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)

Classé sous :Informations et analyses Balisé avec :Assam, coopération régionale, Inde, Nagaland

« Formation universitaire: diplôme sur les menaces criminelles contemporaines à Paris II
Troupes albanaises en Afghanistan: Tirana veut participer à la “guerre contre le terrorisme” »

Recherche sur le site



Sur Twitter

Terrorisme.netFollow7301,016

Terrorisme.net
Retweet on TwitterTerrorisme.net a retwitté:
MEDirections@MEDirections·
8 Avr

In the aftermath of the largest military operation of the #Islamic_State since 2019, @patrickhaenni and Arthur Quesnay analyse IS’s resurgence strategy and assess Western countries’ engagement in the #war_on_terror.

🔗 https://t.co/ICTbzLJJjP

In the aftermath of the largest military operation of the #Islamic_State since 2019, @patrickhaenni and Arthur Quesnay analyse IS’s resurgence strategy and assess Western countries’ engagement in the #war_on_terror.  

🔗 https://t.co/ICTbzLJJjP
Reply on TwitterRetweet on Twitter12Like on Twitter20Twitter
Terrorisme.net@terrorisme·
6 Déc

New book: The Islamic State in Africa
The Emergence, Evolution, and Future of the Next Jihadist Battlefront (Hurst)
https://t.co/W529ORTuFj

Reply on TwitterRetweet on TwitterLike on Twitter3Twitter
Retweet on TwitterTerrorisme.net a retwitté:
Fondation pour l’innovation politique@Fondapol·
3 Sep

Nouvelle étude @Fondapol "Les attentats islamistes dans le monde 1979-2021".
Deux ans après une première édition, nous proposons une mise à jour de notre base de données qui s’étend jusqu’en mai 2021.
📖 L'analyse https://t.co/39AKp0LvHE
📈 Les données https://t.co/06UaVd9PSp

Nouvelle étude @Fondapol "Les attentats islamistes dans le monde 1979-2021".
Deux ans après une première édition, nous proposons une mise à jour de notre base de données qui s’étend jusqu’en mai 2021.
📖 L'analyse https://t.co/39AKp0LvHE
📈 Les données https://t.co/06UaVd9PSp
Reply on TwitterRetweet on Twitter75Like on Twitter93Twitter
Terrorisme.net@terrorisme·
1 Juin

Since the start of 2020, 700 organized escapes have taken place in the al-Hol camp for families of former iSIS fighters. Smuggling has become big business. The price depends on the number of people, their age and destination.

Syria: Smuggling Out of the Hell of Al-Hol

Since the start of 2020, 700 organized escapes have taken place in the al-Hol camp for families of former iSIS fighters. Smuggling has become big busi...

daraj.com

Reply on TwitterRetweet on Twitter1Like on Twitter4Twitter
Terrorisme.net@terrorisme·
29 Sep 2020

Emmanuel Macron relance son Musée national du terrorisme – Poussé par l’Elysée, le projet d’un « musée-mémorial des sociétés face au terrorisme » prend forme.

Emmanuel Macron relance son Musée national du terrorisme

Poussé par l’Elysée, le projet d’un « musée-mémorial des sociétés face au terrorisme » prend forme. La phase opérationnelle et ...

www.lopinion.fr

Reply on TwitterRetweet on TwitterLike on Twitter1Twitter
Tweets précédents...
Custom Twitter Feeds Plugin

Flux RSS du site

Flux RSS RSS - Articles

Articles récents

  • Nouvelle-Zélande : un terroriste contre les « envahisseurs » – analyse critique du manifeste de Brenton Tarrant
  • Jihadisme : le Tadjikistan face à la révolution Daech
  • Analyse : engagements radicaux et idéologies extrêmes
  • Turquie : l’impact du jihadisme et les jihadistes turcs
  • Colloque : comment interpréter l’engagement terroriste et la radicalisation ?

Catégories

  • Brèves
  • Documents
  • English
  • Entretiens
  • Informations et analyses
  • Lectures
© 2002-2020 Terrorisme.net - JFM Recherches et Analyses