“Si dans nos esprits occidentaux le kamikazat est indissociable du fanatisme – japonais hier, musulman aujourd’hui – ailleurs, une partie de la presse ou de l’opinion célèbre les bombes humaines comme des martyrs! Martyrs, c’est-à-dire témoins, exemples donc à imiter et avec d’autant moins de retenue que, comme nous dit le discours justificatif de victimisation, l’extrême violence du kamikazat n’est que la transformation de la pression insupportable que subissent des individus occupés, aliénés, dépossédés.” Mais “un accroissement spectaculaire ou non de la violence n’offre pas nécessairement une chance de plus de faire céder l’adversaire.” – Dans le contexte actuel, il est utile de lire les articles recueillis dans le numéro 63 (automne 2006) de la revue Cultures & Conflits, qui réfléchit sur l’attentat suicide en le plaçant dans le contexte plus large de l’abandon de soi ultime pour une cause. En outre, ce numéro a le mérite d’intégrer plusieurs exemples extérieurs au contexte musulman: PKK kurdes, combattants suicides tamouls du Sri Lanka, militants sikhs luttant pour un Khalistan indépendant… Le numéro intégral est accessible en ligne: www.conflits.org/sommaire2085.html